Hun Krabok - THAÏLANDE
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La tête, le visage, le cou et la coiffe sont sculptés dans la même pièce de bois. De l'argile, de la cire ou de la laque est appliquée sur les yeux, les sourcils, le nez, et la bouche pour créer des effets de relief puis sont recouverts de papier mâché. Finalement la face et les traits du visage sont peints de façon stylisée avec des couleurs délicates et codées dans le style des masques du Khon. Pour certains caractères importants le visage est couvert de feuilles d'or. Les costumes sont totalement inspirés de ceux portés par les danseurs du théâtre classique. Ils sont en soie ou en coton imprimés de motifs traditionnels. Des pièces de passementeries et des broderies rehaussées de fils d'or et d'argent complètent la finition de ces superbes tuniques. Les Hun Krabok n'ont ni bras, ni jambes. Après avoir façonné la tête, son long cou est inséré dans une longue et épaisse tige de bambou creux. Cette tige est recouverte par une longue cape, trouée en son centre pour y loger la tête et sur laquelle sont fixées à l'extérieur, 2 mains en bois et à l'intérieur, au même niveau que celles-ci, 2 tiges en bambou pour pouvoir les contrôler. Le marionnettiste manipule d'une main les 2 tiges reliées aux mains et de l'autre, le corps et la tête de la marionnette. Pendant qu'il actionne et décrit les caractéristiques de sa poupée, un chanteur assis avec le reste de l'orchestre, interprète les chants requis. Les mouvements rapides du manipulateur sont en harmonie parfaite avec le tempo et la cadence élevée des thèmes présentés par les Hun Krabok et c'est peut-être pour ces raisons que des représentations sont encore données aujourd'hui.

Le répertoire

Il est puisé dans le folklore populaire dont sont tirés les histoires de Sang Thong " la conque d'or " et Phra Aphaimanee, la version thaï de notre Don Juan. Occasionnellement, certaines troupes jouent de courtes scènes du Ramakien, version Thaï du Ramayana dans le style classique du théâtre royal et la grande épopée chinoises de Sam Kok " les 3 royaumes "


Phra Aphaimanee

Cette épopée de l'écrivain Sunthorn phu est considérée comme l'œuvre la plus importante et la plus dramatique du pays. Son auteur l'a écrite en prison sous le règne du roi Rama II. Elle prend sa source dans les contes bouddhistes tel que les Jataka-s ( les 550 vies de bouddha), des contes folkloriques et des contes de nuits arabes. Le thème principal implique l'enseignement reçu par Phra Aphaimanee dans divers endroits, par différents maîtres et qui, dans sa quête d'aventures, se maria avec une ogresse des mers puis se mit au service d'une armée étrangère.


Sam Sok " les 3 royaumes "

Cette œuvre se base sur les évènements qui eurent lieu pendant la dynastie Tang au 10ème siècle et fut traduit du chinois en 1802, durant le règne du roi Rama 1er par Chao Phraya Phra Klang. Cette pièce écrite par Lor Kuan Tong comporte 120 épisodes. En bref, c'est l'histoire des rivalités entre les différentes factions qui existaient à cette époque. L'empereur, qui était facilement influençable ne vit pas que ses eunuques conspiraient et préparaient un coup d'état. Le héros qui stoppa les révoltes s'appelait Jo Cho.

Historique

Les Hun Krabok ou marionnettes à baguettes de bambou apparaissent pour la première fois vers la fin du 19ème siècle. Hun veut dire marionnettes et Krabok, bambou. Elles sont l'œuvre d'un artiste peintre et sculpteur du nom de Neng. Natif de Nakhon Sawan, une province du Nord de la Thaïlande, il parti s'installer plus tard dans le sud du pays où il assista pour la première fois une représentation de marionnettes chinoises appelées Hai Lum. Impressionné, il décida de créer des marionnettes Thaïs de style chinois. Il partit pour la province centrale de Sukhothai où il commença à donner des représentations, participer à divers festivals, ce qui lui donna l'occasion de gagner sa vie comme marionnettiste. Neng à 3 filles qui sont toutes actrices et danseuses du théâtre classique Lakon, se joignent bientôt à lui pour former une troupe qui prendra comme répertoire, des scènes de ce fameux théâtre. Plus tard la compagnie retourna à Nakhon Sawan où ils continuèrent à parfaire leur art.

Marionnettes et manipulation

De nos jours

Bien que les troupes de Hun Krabok abondent autrefois, aujourd'hui il n'en reste qu'une poignée. Parmi elles, la troupe Nai Piag Prasertkul dirigée par la très grande marionnettiste Cheun Sakunkaeo, née en 1907, et qui maintien cet art toujours vivant en se produisant dans les théâtres et les universités artistiques du pays. Elle a aussi collaboré avec Chakrabhand Posayakrit en lui prêtant une partie de sa collection privée. Elle l'a inspiré pour la création de son propre théâtre de Hun Krabok qui est le reflet de la diversité de l art des marionnettes traditionnelles thaïlandaises.

La scène

Les représentations ont lieu dans des théâtres itinérants qui peuvent être facilement montés ou démontés. De forme rectangulaire, le castelet et l'aire de jeu sont suffisamment grands pour que le public puisse assister aux performances assis ou debout. Une fois les rideaux d'avant scène tirés, le décor apparaît sous la forme d'une toile peinte. Quand l'orchestre attaque la mélodie, les personnages entrent et sortent par des petites portes, placées de part et d'autre du castelet et sur lesquelles sont fixées des tentures qui dissimulent le marionnettiste. Les manipulateurs s'assoient derrière la toile tendue représentant le décor, qui nous plonge soit au cœur d'un palais soit au milieu d'une forêt.

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