3 Marionnettes à baguettes - Bangkok - Thaïlande Hun Krabok - Marionnettiste inconnu - Fin du 20ème siècle Phra Ram, Nang Piphat et Totsakan - personnages
du Ramakian |
Personnages centraux du Ramakian, la version Thaï du Ramayana, grand poème épique écrit en Inde, 300 ans avant J.-C. par le poète Valmiki. Phra Ram est le nom Thaï de Rama. |
1 Marionnette à baguettes - Bangkok - Thaïlande Hun Krabok- Marionnettiste inconnu - Fin du 20ème siècle Ngoh, le prince déguisé Personnage central du
répertoire Classique. Sang Tong, la conque d'or, est l'histoire
qui narre les aventures du fils du roi Yosawimon, qui pour mener une
vie simple et découvrir son royaume, se déguisa en se
maquillant le visage en noir. |
Les Hun Krabok de
Chiang Mai
|
4 Marionnette à baguettes - Chiang Mai - Thaïlande Hun Krabok- Marionnettiste inconnu - 1960 Phra Ram, Nang Piphat,Phra
Darachung etNang Kaiyakesi - personnages du Ramakian Personnages centraux du
Ramakian, la version Thaï du Ramayana, grand poème épique
écrit en Inde, 300 ans avant J.-C. par le poète Valmiki.
|
À la cour royale du Siam avec les Hun Krabok Les Hun Krabok, ou marionnettes à baguettes de bambou, apparaissent pour la première fois vers la fin du 19ème siècle. Hun veut dire marionnettes et Krabok, bambou. Elles sont l'uvre
d'un artiste peintre et sculpteur du nom de Neng. Natif de Nakhon Sawan,
une province du Nord de la Thaïlande, il partit s'installer plus
tard dans le sud du pays où il assista pour la première
fois à une représentation de marionnettes chinoises appelées
Hai Lum. Impressionné, il décida de créer des marionnettes
Thaïs d'influence chinoise. Les 3 filles de Neng, toutes actrices et danseuses du théâtre classique Lakon, se joignirent bientôt à lui pour former une troupe qui prendra comme répertoire des scènes de ce fameux théâtre. La compagnie retourna à Nakhon Sawan où ils continuèrent à parfaire leur art. La tête, le visage, le cou et la coiffe sont sculptés dans la même pièce de bois. De l'argile, de la cire ou de la laque est appliquée sur les yeux, les sourcils, le nez et la bouche pour créer des effets de relief, puis recouverts de papier mâché. Finalement la face et les traits du visage sont peints de façon stylisée avec des couleurs délicates et codées dans le style des masques du Khon. Pour certains caractères importants, le visage est couvert de feuilles d'or. Les costumes sont totalement inspirés de ceux portés par les danseurs du théâtre classique. Ils sont en soie ou en coton, imprimés de motifs traditionnels. Des pièces de passementeries et des broderies rehaussées de fils d'or et d'argent complètent la finition de ces superbes tuniques. Les Hun Krabok n'ont ni bras, ni jambes. Après avoir façonné la tête, son long cou est inséré dans une longue et épaisse tige de bambou creux. Cette tige est recouverte par une longue cape, trouée en son centre pour y loger la tête sur laquelle sont fixées à l'extérieur, 2 mains en bois, et à l'intérieur, au même niveau que celles-ci, 2 tiges en bambou pour pouvoir les contrôler. Le marionnettiste manipule d'une main les 2 tiges reliées aux mains, et de l'autre, le corps et la tête de la marionnette. Pendant qu'il actionne
et décrit les caractéristiques de sa poupée, un
chanteur assis avec le reste de l'orchestre, interprète les chants
requis. Les mouvements rapides du manipulateur sont en harmonie parfaite
avec le tempo et la cadence élevés des thèmes présentés
par les Hun Krabok. C'est peut-être pour ces raisons que des représentations
sont encore données de nos jours. |
Les Hun Lakorn Lek
de Bangkok
|
1 Marionnette portée - Bangkok - Thaïlande Hun Lakorn Lek - Joe Louis Theater - 1990 Vishnu, Dieu de la vie
et incarnation du prince Rama Personnage central du
Ramakian, la version Thaï du Ramayana, grand poème épique
écrit en Inde, 300 ans avant J.-C. par le poète Valmiki.
Dans le Ramakian, on raconte comment Rama, avec l'aide de Hanuman, va
secourir son épouse Sita qui a été kidnappée
par Rahwana, le roi démon de Lanka. Phra Narai est le nom Thaï
de Vishnu. |
Le maître des
marionnettes de Thaïlande
|
Il était le fondateur de l'unique compagnie en activité de Hun Lakorn Lek, la Sakorn Natasin Troupe. Sakorn Yangkiaosod alias Joe Louis, maintenait en vie cet art traditionnel et ancien. Maître marionnettiste incontesté, il a été sacré artiste de l'année 1996 en Thaïlande, pour la préservation et pour son implication pour faire revivre cet art. Une école pour former des enfants à devenir manipulateurs, acteurs et danseurs a été créée au sein de son propre théâtre. Il crée sa première marionnette à l'âge de 20 ans, à laquelle viendra s'ajouter une superbe collection de 50 petites et grandes marionnettes. Dans les années 80, toutes ses marionnettes, sauf une, ont péri dans l'incendie de sa maison. Malgré cette tragédie, il gardera confiance et trouvera la force de continuer son métier de marionnettiste. Avec l'aide de membres de sa famille qui s'intéressent à cet art, il reconstitue progressivement une nouvelle collection de 12 marionnettes représentant les personnages du Ramakian (version thaï de l'épopée indienne, le Ramayana) comme Phra Ram, Nang Piphat, Phra Naraï et Hanuman. Joe louis a participé lors d'occasions spéciales, à de nombreux festivals internationaux en France, en Suisse, en Allemagne, au Japon, en Égypte et aux Etats Unis. Ce grand maître nous a quittés le 21 mai 2007. |
Les Hun Lakorn Lek du Joe Louis Theater Les Hun Lakorn Lek sont créés durant le règne du roi Rama VI (1910-1926) dans la province d'Ayutthaya par l'artiste Krae Suppawanich. À cette époque il est le directeur d'une troupe de théâtre avec laquelle il joue les aventures de Nogh Pa, prince de la conque d'or, héros qui pour voyager incognito, se déguisa en se maquillant le visage en noir. Un jour il s'arrima à côté du palais du prince Damrong Rachanubhab, historien et patron des arts, où il assista à une représentation de marionnettes royales Hun Luang. Complètement émerveillé par ce qu'il venait de voir, il décida de fabriquer une version plus simple en réduisant le nombre de fils servant à manipuler ces poupées. Il ajouta au répertoire les aventures du prince Phra et interpréta l'histoire de Phra Aphaimanee dans le palais du prince. La cour royale fut enthousiasmée et ce nouveau théâtre de marionnettes dansé fut appelé le Hun Lakorn Lek ou théâtre dansé pour petites marionnettes. La manipulation nécessite trois marionnettistes-danseurs : un pour la tête et le bras droit, un autre pour le bras gauche et le dernier pour les pieds. Les bras sont reliés au niveau des poignets de la marionnette par une grande tige de bois qui sert de guide et de commande à un fil, actionnant les doigts de la poupée. Même si la technique
d'articulation est plus simple que celle des marionnettes royales Hun
Luang, elle n'en reste pas moins très délicate et très
pointue. Une grande précision est demandée aux montreurs
qui doivent manipuler celle-ci, se déplacer en suivant une chorégraphie
et jouer avec plusieurs autres groupes de marionnettistes-danseurs.
Les représentations se déroulent dans des théâtres
dans lequels un castelet représentant la plupart du temps un
palais, est disposé sur le lointain de la scène pour que
les marionnettes et marionnettistes puissent évoluer devant ou
derrière celui-ci. Les marionnettes mesurent environ 1 mètre. Il faut approximativement 3 à 4 mois pour fabriquer un personnage. La tête et le corps sont en papier mâché, appliqué sur des pièces de grillage pour les mettre en forme. Les yeux sont en pâte de verre ou peints. Le visage est poli, puis les traits du caractère sont peints avec dextérité, délicatesse, et finesse. Des teintes magnifiques sont appliquées, empruntant cette technique aux masques du Khon, où des codes de couleurs interviennent. Pour les faces dorées (Tosakan par exemple) et les coiffes des personnages, on applique, comme pour les temples, la technique des feuilles d'or. Des pierres semi-précieuses sont incrustées dans les casques et les pinacles tandis que certains personnages portent des cheveux humains. Comme les visages, les
superbes et flamboyants costumes sont identiques à ceux du théâtre
dansé et masqué du Khon. Ils sont façonnés,
appliqués et cousus sur le corps de la marionnette par des mains
expertes et précises. Les bras et les jambes sont faits de tissu
rempli de bourre. Les mains articulées et les pieds sont sculptés
dans un bois dur mais léger. Ces tenues précieuses sont
en soie et coton imprimés, rehaussées de broderies aux
fils d'or et d'argent. Des fleurs, bracelets, colliers de perles, boucles
d'oreilles, éventails et autres attributs viennent apporter la
touche finale à cette réalisation. |